lundi 28 septembre 2009

Semaine de la culture ?

Bien des fois je me demande ce qui reste de culturel à la semaine de la culture. Boutade encore une fois ! Pas tellement si on écoute les voies qui s’élèvent sur la question trop peu débattue de l’ « industrie culturelle » et la « culture ».

La marchandisation des biens culturels a été décriée une des premières fois par les théoriciens de Francfort dans les années 30 et 40. Dans un texte écrit en exil Theodor W. Adorno et Max Horkheimer notaient que l’industrie culturelle montante n’était pas autre chose qu’une « idéologie thérapeutique ».

Paroles perdues dans l’exil américain d’intellectuels allemands dépassés ? Que non! Au même moment se développe une pensée purement américaine qui marque aussi cette époque : celle de la « fabrique du consentement » de Walter Lippman et dans une autre mesure d’ Edward Bernays . Rarement fait-on un lien entre ces deux théories, pourtant l’une et l’autre se complètent au point qu’il serait très intéressant de pousser plus loin ces deux approches dans une comparaison de ces dernières.


Ce travail permet assez rapidement de voir apparaître un premier cadre d’interprétation du contrôle des populations par un triple phénomène de mise au pas des populations avec les outils de la « fabrique du consentement », par une critique des objectifs de l’industrie culturelle et, s’ajoutent à ces dernières, le consumérisme résultat de l’implantation du fordisme.

D'ailleurs, il est observable par tout le monde la place que prend cette semaine dans la commercialisation de la culture de masse. Le Ministère de la Culture du Québec et le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport du Québec prennent d’ailleurs une part non négligeable dans cette semaine, ce qui est normal. Par contre, il est intéressant que les subventions disponibles interdisent l’achat et l’implantation de biens culturels ou de moyens pour donner au milieu scolaire une structure permanente de production et de diffusion de la culture. Payer l’autobus pour allez voir un spectacle ou pour la visite d’un musée est possible, équiper l’école d’une bibliothèque digne de ce nom est impossible. On nous dira que d’autres subventions visent le développement d’infrastructures culturelles, mais on est loin du compte. Inviter un auteur c’est bien, pouvoir rendre disponible l’œuvre de l’auteur d’une manière permanente dans une bibliothèque serait mieux.

En somme, cette semaine ressemble davantage à une semaine de déploiement de l’industrie, via des subventions indirectes aux marchands, qu’un travail de conscientisation de ce qu’est la culture, du rôle de la création dans une société et du faire-valoir ce cette création auprès de jeunes et de la population en général.

dimanche 19 avril 2009

Le WEB, les acteurs et tendances sur une carte

Pour toute personne qui aime visualiser le WEB à partir d'une carte. Les principaux projets et les principaux acteurs sont présents.


http://www.flickr.com/photos/formforce/3409362834/sizes/o/

et / ou

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CHARRO



ICOLC et la crise économique mondiale

Jean-François Nominé de INIST-CNRS a traduit la position de la Coalition internationale des consortiums de bibliothèques à propos de la crise économique et des problèmes de financement à court et long terme qu'elle entraînera dans le financement des bibliothèques.

Voici le texte en question :

COALITION INTERNATIONALE DES CONSORTIUMS DE BIBLIOTHEQUES (ICOLC)


Déclaration sur la crise économique mondiale et ses conséquences sur les licences consortiales
19 janvier 2009

Version française : INIST-CNRS, Service des traductions, Jean-François Nominé

Cette Déclaration, rédigée au nom des nombreux consortiums de bibliothèques dans le monde qui sont parties prenantes à l’ICOLC, a deux objectifs. Elle entend aider les éditeurs et d’autres fournisseurs de contenu qui nous autorisent à utiliser leurs ressources d’informations électroniques sous licence (que nous désignerons simplement dans ce qui suit par le terme d’éditeurs) à mieux comprendre à quel point la crise financière actuelle et sans précédent porte atteinte à la communauté mondiale de l’information. Second objectif : suggérer un éventail d’approches que nous croyons être au mieux des intérêts mutuels des bibliothèques et des fournisseurs de services d’information.

Les consortiums de bibliothèques de l’ICOLC considèrent que la crise actuelle revêt une telle importance que nous ne pouvons nous contenter de supposer que les bibliothèques et les éditeurs aient une vision commune de l’ampleur de cette crise et soient en accord sur la meilleure attitude à adopter pour y faire face. Les membres de l’ICOLC ont échangé leurs analyses sur l’impact que la crise d’aujourd’hui va avoir sur les consortiums et les bibliothèques. Nous exposons nos prévisions en la matière dans ce qui suit.

  1. Nous prévoyons des coupes budgétaires importantes et de grande ampleur dans les budgets consacrés aux bibliothèques et aux consortiums : des réductions différentes par rapport aux épisodes sporadiques et régionaux que l’on voit d’une année sur l’autre, représentant une baisse réelle et permanente des budgets de base. Il n’est pas inhabituel de voir des budgets consacrés aux bibliothèques et aux consortiums subir des réductions à deux chiffres d’année en année. Nous devons encore mesurer son plein effet, alors même que bon nombre des abonnements à des revues et des bases de données ont déjà été renouvelés pour 2009. Depuis fin 2008, de nombreux organismes ont fait état de coupes budgétaires importantes (contenu, personnel et exploitation) pour l’année 2009. Certains consortiums sont sous le contrecoup d’importantes conséquences dès le présent exercice financier, ou bien dans l’année civile 2010 et lors des prochains exercices, où les coupes porteront leur plein effet et montreront toute leur ampleur.
  2. Ces coupes perdureront. Les secteurs publics et l’éducation seront longs à recouvrer les budgets perdus. Une fois qu’une source budgétaire a disparu pendant plusieurs années, il faut des années encore pour que les budgets remontent aux niveaux qui ont précédé la crise.
  3. Les fluctuations des taux de change compliquent voire amplifient les effets de la crise.

Nous encourageons les éditeurs à admettre cette situation fondamentalement différente parce que nous agissons ensemble pour le bien de toutes les parties. Le positionnement des consortiums de bibliothèques est unique pour représenter les instruments les plus opérants et les plus efficaces capables de préserver la clientèle des éditeurs et pour créer des solutions qui apportent un maximum de bienfaits pour le plus grand nombre. En travaillant ensemble, les éditeurs et les consortiums peuvent dégager les possibilités les
plus efficaces en termes de prix et de renouvellements et pour maintenir une population de bibliothèques et de services abonnés la plus large.

Sans pouvoir être prescriptifs en termes de solutions, nous proposons les principes et les techniques qui suivent comme pouvant offrir les solutions les plus efficaces.

Principe 1: Une tarification souple, qui offre aux clients de véritables possibilités, jusqu’à la capacité de réduire les dépenses sans souffrir de pertes de contenu disproportionnées, sera la plus payante. Pendant les périodes de stabilité, les tarifs et les conditions classiques peuvent fonctionner relativement bien. Aujourd’hui, les acheteurs subiront de fortes pressions pour qu’ils réduisent leurs dépenses et ils ont besoin de solutions pour continuer à offrir autant de contenu et de services que possible. Il est du plus haut intérêt des éditeurs que nous évitions les solutions et les décisions en tout-ou-rien, où tout est à prendre ou à laisser, solutions dont le manque de souplesse peut fort bien entraîner des inconvénients largement plus importants que ne le dicte l’absolue nécessité.

Principe 2: Il est du plus haut intérêt des éditeurs comme des consortiums de rechercher des solutions créatives qui permettent de garder intactes autant que possible les licences, sans réduction majeure du contenu ou des accès. Le contenu, une fois qu’il sera interrompu, sera très difficile à rétablir par la suite. Si des limites peuvent bel et bien s’opposer sur le plan pratique à ce principe, les éditeurs, les auteurs, les universitaires et les bibliothèques auront leurs intérêts les mieux remplis par des les solutions qui maintiennent un maximum d’accès au maximum de contenu possible.

Avec ces deux principes à l’esprit, nous proposons les approches suivantes :

  1. Les acheteurs préféreront faire l’impasse sur les caractéristiques fonctionnelles contre le prix : autrement dit, nous pouvons nous passer de ces nouvelles interfaces et fonctionnalités coûteuses. Ce n’est pas le moment pour de nouveaux produits. Les actions dans le domaine du marketing en direction de nouveaux produits ne seront que d’un effet limité, si ce n’est nul. Les bibliothèques ne disposeront que de peu voire d’aucun moyen pour investir dans de nouveaux titres ou de nouveaux éléments de contenu. Les éditeurs qui coopèrent avec les communautés savantes afin de comprendre leurs besoins les plus critiques seront ceux qui réussiront le mieux.
  2. Prendre le prix comme objectif numéro un aidera toutes les parties, car les pressions budgétaires pèseront d’un poids sans précédent sur les décisions. Les réductions de prix bien réelles seront bien reçues et pourront permettre de maintenir le lien pendant les temps de vaches maigres.
    Même les augmentations suivant les cours de l’inflation ne seront pas supportables pour de nombreux groupes et de nombreuses bibliothèques. D’autres solutions et d’autres possibilités doivent être envisagées et mises en place.
    Certaines solutions peuvent être créées de façon exceptionnelle pour tirer avantage de situations localisées. C’est pourquoi :
  3. Adapter le contenu en fonction du besoin, et son prix en conséquence, peut être d’un précieux concours. Par exemple, les solutions personnalisées qui suivent les caractéristiques d’usage pour évoluer peuvent être équitables pour toutes les parties. Dans le cas d’une politique de tarification par tranches, adapter cette souplesse à des forfaits de contenu coeur associé à une tarification plus abordable pour des titres isolés peut aussi offrir une autre possibilité économique. Des solutions multiples et imaginatives sont nécessaires pour que les consortiums de bibliothèques puissent travailler avec leurs membres pour dégager leur niveau de capacité d’achat optimale.
  4. Les contrats sur plusieurs années ne devront être possibles qu’avec des clauses d’exemption ou de réduction. Aussi difficiles ces clauses puissent-elles être, la seule solution possible pour de nombreuses institutions sont les licences à l’année (ou d’une durée encore plus courte). Elles augmentent les frais généraux administratifs pour toutes les parties et pourraient donc incliner à davantage de réductions. En outre, les clauses d’exemption doivent également traduire le besoin d’un ensemble de techniques de réduction qui évitent de pénaliser les clients à long comme à court termes.
  5. Alors que les versements annuels sont actuellement les calendriers de paiement les plus courants pour les licences de groupe, il sera nécessaire de disposer en option de calendriers de paiements semestriels ou trimestriels, associés à des clauses d’exemption et de réduction et des cycles de renouvellement plus souples. Les bibliothèques et les consortiums peuvent n’être prévenus que très peu de temps à l’avance des changements dans leurs budgets. Les possibilités de paiement sont une précaution nécessaire au vu de la situation et des prévisions financières qui changent très rapidement.

* * *

Dans leur ensemble, nous proposons ces approches comme moyen de faire progresser les discussions entre bibliothèques, consortiums et éditeurs, qui, tous, espèrent préserver les relations existantes, fournir autant d’informations que possible aux utilisateurs, et générer autant d’activités que ces budgets le permettront. Nous pensons que ces recommandations apportent un fondement solide à la communauté de l’information, y compris pour les éditeurs d’information savante, lui permettant d’aller de l’avant en ces temps difficiles.
La situation actuelle pourrait à long terme servir de catalyseur et proposer aux éditeurs, aux universitaires et aux bibliothèques le défi de créer un système qui produira et diffusera plus efficacement les résultats de la recherche mondiale de plus en plus abondants.
****
POUR DE PLUS AMPLES INFORMATIONS SUR CETTE DECLARATION, VEUILLEZ CONTACTER :

Faye Abrams, OCUL Projects Officer, Ontario Council of University Libraries, 416-978-421, faye.abrams@ocul.on.ca

Ivy Anderson, Director, Collections, California Digital Library, University of California, Office of the President, (510) 987-0334, ivy.anderson@ucop.edu

Diane Costello, Executive Officer, CAUL (Council of Australian University Librarians), +61 2 6125 2990, diane.costello@caul.edu.au

Ed McBride, Chief Marketing & Outreach Officer, SOLINET, 404-892-0943 ext. 4864, emcbride@solinet.net
Arnold Verhagen, University Librarian University of Amsterdam, and Licensing Consultant UKB-consortium, +31 5252307 or +31 611292816, a.j.h.a.verhagen@uva.nl

Hazel Woodward, University Librarian and Director of the University Press, Cranfield University, +44 (0) 1234 754446, h.woodward@cranfield.ac.uk

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lis-e-resources est une liste du UKSG - http://www.uksg.org/serials

Version française : INIST-CNRS, Service des traductions, Jean-François Nominé

À propos de certaines technologies

Sur Biblio.fr récemment ce commentaire intéressant a été publié. Nous le reproduisons ici vu l'analyse proposée.



BORNES AUTOMATIQUES,
PUCES RFID, LIVRES NUMÉRIQUES…
BIENVENUE DANS LA BIBLIOTHÈQUE DU XXIème SIÈCLE !

PLUS RAPIDE ?
PLUS PRATIQUE ?
MOINS CONTRAIGNANT ?

L’AUTOMATISATION DU PRÊT franchit une nouvelle étape avec l’instauration de bornes de prêt automatique, à Picpus et ailleurs. Grâce à ces bornes, finies les files d’attente (encore que), finies les erreurs humaines (mais vive les bugs !) et finie l’obligation d’être aimable avec celles et ceux qui nous rendent service. Mais
terminée aussi la chaleur du contact humain, envolés les conseils sympas des bibliothécaires qui nous renseignent sur nos emprunts, et très bientôt terminé aussi avec les bibliothécaires, avant que la
bibliothèque elle aussi ne ferme ses portes pour rouvrir sur googlebooks.fr ou toute autre plate-forme dont on ne cesse de vanter l’exhaustivité et l’efficacité (sans même parler de sa juteuse rentabilité !).

LE MONDE QU’ON NE CESSE DE VOULOIR NOUS VENDRE, censé être plus pratique et plus rapide, obéit en réalité à une double volonté : créer de nouveaux marchés (comme lorsqu'une entreprise privée est payée par
les pouvoirs publics pour installer du matériel électronique) et réduire la masse salariale (un vigile prendra la place de dix bibliothécaires avec des bornes de prêt efficaces). Et si pour chaque salarié-e remplacé-e par des machines, la pilule est déjà difficile à avaler, des pans entiers de personnels seront finalement dépossédés des savoir-faire qui les rendait utiles et compétents. Non seulement la machine ne vous fera jamais de sourire, mais c’est ainsi que chaque métier d’aujourd'hui en vient à devenir purement mécanique et répétitif, jusqu’à être vidé de son sens initial : les magasiniers ne sont désormais plus considérés que comme des manutentionnaires au service des machines gestionnaires des livres, et leur connaissance du fonds se perd, tout comme l’ancien savoir-faire des artisans a disparu avec les immenses chaînes de production des usines, véritables bagnes industriels modernes. Plus l’on intègre les savoir-faire professionnels dans des machines, plus les salarié-e-s deviennent remplaçables, c’est-à-dire délocalisables, jetables et donc corvéables à merci.

ENFIN, LA LOGIQUE DE LA NUMÉRISATION a besoin de chevaux de Troie (telles les bornes de cette bibliothèque ou les puces RFID servant à tracer chaque livre), pour s’insinuer au coeur de la chaîne du livre :
les magnats de l’édition électronique (qui sont parfois aussi marchands d’armes) rêvent de profits colossaux grâce à la numérisation intégrale des fonds papier, sans se soucier des éditeurs et libraires, mais aussi correcteurs, imprimeurs, diffuseurs, etc. qu’ils fragiliseront puis démantèleront sans coup férir. Le livre électronique, que les industriels tentent de nous imposer depuis plusieurs années (pour l’instant sans réel succès), vise à transformer le monde de l’écrit en société du zapping numérique généralisé. Il suffit de se rendre au salon du livre pour y voir ces commerciaux en costard vendre leurs e-book comme s’ils étaient au salon de l’auto, tout en faisant croire que les profiteurs sont les éditeurs. Pourtant, une partie de ces derniers reste encore vaille que vaille passionnée, attachée à l’objet livre en tant qu’il est créateur de lieux d’échanges et d’espaces collectifs, au premier rang desquels figurent les librairies et les bibliothèques - ces dernières étant fréquentées par une personne sur deux en France en 2006. Ainsi, à l’inverse de la démagogie populiste faisant d’Internet le contrepoint populaire des librairies et bibliothèques élitistes, nous pensons que le livre est au coeur des possibilités d’émancipation collective et d’élévation culturelle : les bibliothèques, véritables lieux de mixité où se croisent des hommes et des femmes de tous âges, de toutes classes et de tous horizons, sont un des derniers outils de diffusion et de réappropriation collective des savoirs, là ou le numérique ne fournit que des contenus vidés de leur sens à des individus isolés devant leurs écrans. « Élitaire pour toutes et tous » pourrait être notre mot d’ordre, puisque nous persistons à préférer les savoirs, potentiellement émancipateurs, aux contenus, bien souvent interchangeables voire abêtissants.

LE MYTHE LIBÉRAL DE L’ACCÈS AU SAVOIR égal pour toutes et tous, sur lequel surfe la déferlante numérique, oblitère le fait que nul-le ne peut prétendre n’avoir pas accès à suffisamment de livres (il suffit de se rendre dans la moindre bibliothèque pour se convaincre qu’on n’aura jamais le temps d’en lire assez), alors que la question de la connaissance pose en réalité celle de la transmission, c’est-à-dire de l’éducation à l’écrit, revendiquée par tous les mouvements d’émancipation antérieurs à Internet : le réseau nous apprend en fin
de compte davantage à glisser à la surface des idées qu’à les comprendre et à savoir s’en imprégner pour penser par soi-même. Le Web et le futur livre numérique permettraient d’accéder à tout !? Mais que
lira-t-on alors ? Rien, ou plus probablement rien de ce qui s’apparente aujourd’hui au livre, dans lequel on s’immerge longuement, patiemment et tranquillement, en dehors de la société des flux incessants et tourbillonnants d’e-mail, messages msn et autres textos qui nous happent à chaque instant dans leur propre temporalité.

La télévision a contribué à détruire le lien social, et on nous fait croire que l’informatique, en nous simplifiant la vie, va le recréer ? Quand on s’apercevra que le numérique a encore appauvri les relations et échanges collectifs, qu’inventera-t-on pour « recréer » à nouveau du lien social et poursuivre toujours plus loin la spirale d’un monde en perpétuelle déshumanisation ?

Des lecteurs et lectrices, bibliothécaires, libraires, traducteurs et éditeurs

Livres de papier
c/o Offensive, 21ter
rue Voltaire 75011 Paris
livresdepapier@gmx.fr

vendredi 20 février 2009

Un nouveau numéro d'Argus

Vient de paraître un nouveau numéro de la revue de la Corporation des bibliothécaires professionnels du Québec, Argus.

En plus de commettre un texte, on y célèbre érudit et bien d'autres sujets.

Pour lire votre humble serviteur il faudra que vous trouviez la revue. Étonnant qu'elle ne soit pas encore électronique !

samedi 10 janvier 2009

KOHA pénètre lentement mais surement le marché des SIGB

La dernière mouture de KOHA, la version 3, est un pas en avant dans le développement d'une alternative aux logiciels traditionnels de gestion des bibliothèques.

Trois marchés évolues de manières inégale : le marché américain est bien représenté par la firme LIBLIME qui propose et développe une gamme de logiciels dont KOHA; le marché français prend aussi une espace non négligeable dans le déploiement de cette solution open source avec le travail de M. Poulain entre autres; au Québec des projets prennent place lentement mais surement. À notre connnaissance quelques expériences existent sous forme embryonnaire pour le moment.

Aux États-Unis la part de marché des produits open source est d'environ 1,5%. C'est très peu en chiffre absolu, mais beaucoup car les projets sont viables et bien structurés.

mardi 6 janvier 2009

Le traitement des documents présents sur l'Internet : quelques hypothèses pour les bibliothèques de recherche

Sommaire


1. Problématique de l'acquisition des documents issus des sites Web
2. Que font les universités québécoises ?

3. De l'acquisition des documents électroniques au traitement

4. Critères de choix des documents retenus

5. Vers une nouvelle étape de la réalisation de la bibliothèque virtuelle

Annexe 1


__________________________________________________________________________________

Présentation

Définir une politique concernant l'acquisition de documents ayant comme source le Web doit au préalable tenir compte de l'énoncé de principe. En guise d'exemple, celle de l'Université du Québec à Montréal est intéressante à plus d'un point. Dans la Politique générale de développement des ressources informationnelles de septembre 2003, est énoncé ce qui suit :
Dans le cadre général de la mission de l'Université qui est de créer et de diffuser le savoir, le Service des bibliothèques a un rôle essentiel à jouer. Il lui incombe de permettre à la communauté universitaire d'accéder à l'information et la documentation dont elle a besoin et de l'utiliser pour réaliser les grands objectifs de l'Université que sont l'apprentissage, l'enseignement, la recherche, la création et les services à la collectivité.
«Cette politique est modelée sur les programmes d'enseignement, de recherche et de création et doit répondre aux besoins de l'ensemble des usagers. Elle doit donc suivre l'évolution de ces programmes et s'adapter en conséquence. Elle établit les grandes lignes du développement des ressources informationnelles au Service des bibliothèques et en précise les paramètres. Elle recouvre les politiques de développement des ressources informationnelles par faculté/école de même que les politiques de développement particulières à certains types de documents.»
La Politique générale de développement des ressources informationnelles est évolutive; toute modification ou mise à jour dûment approuvée en fait donc automatiquement partie.

Voici les points que nous devons retenir :

Nous devons nous inspirer de la mission des Universités :
  • Créer et diffuser le savoir.
Au niveau de l'accès à l'information :
  • Faciliter l'apprentissage, l'enseignement, la recherche, la création et les services à la collectivité.

Pour ce faire, nous devons nous aligner sur l'évolution des programmes tant réguliers que spécifiques et suivre les grandes orientations des établissements pour que le développement des politiques des bibliothèques se fasse en harmonie ceci en respectant la mission universitaire.

1. Problématique de l'acquisition des documents issus des sites Web

La question dont nous tentons une première exploration vise l'acquisition des documents que nous trouvons sur les sites Web visités.

Une première objection repose sur la question des droits de téléchargement et d'installation sur un serveur local[1] ou en format imprimé comme document sur les rayons d'une bibliothèque. Un document gratuit que l'on trouve sur le Web, n'est pas nécessairement libéré des droits. Une très grande partie des documents que nous trouvons sur le Web ne pourrait pas être téléchargée sans la permission de l'auteur (individu ou organisme), de l'éditeur ou des deux. Le respect du droit d'auteur est parti prenant aussi de nos obligations comme service de bibliothèques. Nous reviendrons sur cette question un peu plus loin.

Une deuxième objection repose sur la question de la nécessité de traiter un document que nous pouvons trouver par une simple recherche sur l'Internet avec un fureteur conventionnel comme Google ou autres. En fait, débute cette question prend un sens nouveau à la lumière des analyses récentes du comportement des usagers des bibliothèques face au catalogue des bibliothèques. Ainsi, plusieurs analyses confirment que l'usager ses recherches spontanément par l'utilisation de l'Internet et d'un fureteur comme Google. L'étude d'OCLC indique, par exemple, que ce comportement touche une grande partie des utilisateurs.[2] Les résultats de l'étude indiquent que les usagers sont satisfaits autant par l'utilisation des engins de recherche que par l'aide des bibliothécaires et de l'utilisation de l'OPAC de la bibliothèque.

Nous retrouvons à peu près les mêmes données dans les analyses récentes de plusieurs auteurs.[3] Notons dans cette vague le rapport EDNER (Formative Evaluation of the Distributed National Electronic Resource) Project (2002). How students search: information seeking and electronic resource use, dans lequel nous trouvons des résultats très intéressants concernant l'approche des étudiants britanniques à propos de la recherche d'informations.[4] Ces analyses sont très intéressantes, car elles reposent sur une analyse serrée du mode d'accès à l'information. Il est important aussi de se référer aux diverses analyses de CERLIM (Centre for Research in Library and Information Management).

Toutes ces analyses doivent être mises en relation avec le mouvement de numérisation et les réactions politiques qui émanent de la réaction européenne face la Google Scoolar. En fait depuis la réaction assez radicale du président de la Bibliothèque nationale de France, Monsieur Jean-Noël Jeanneney. Ce dernier propose une réaction intéressante dans Quand Google défie l'Europe : Plaidoyer pour un sursaut[5]. Ce qui est à la base de cette réaction, c'est la « souveraineté européenne » quant à la mainmise sur les publications et la numérisation par la compagnie américaine Google. L'ensemble des réactions européennes mènera rapidement à la mise en place d'une association européenne composée de plusieurs bibliothèques nationales et associations visant la numérisation d'ouvrages et la protection du contenu européen sur le Web et garantissant la pérennité de cette numérisation et la qualité de celle-ci. Nous en sommes qu'à la phase de départ d'un mouvement qui vise la conservation et la standardisation des supports et des moyens de numérisation. L'objectif des signataires[6] repose sur une mise en commun des diverses « options » reposant sur des organismes importants du domaine de la documentation en Europe.

Ainsi, lancée dès 1992, l'UNESCO avec le programme « Mémoire du monde » met en branle une série de projets visant : la conservation de documents dont l'importance historique est significative (voir http://www.unesco.org/webworld/memory/basictexts.htm). Mais déjà en 1984, l'IFLA avait pris les devants en proposant le programme PAC (Activity on Preservation and Conservation). L'IFLA travaille maintenant avec l'UNESCO dans des objectifs communs de conservation du patrimoine documentaire. Plus récemment, ce sont les projets qui nous préoccupent ici, ceux de l'Union européenne qui avec e-Europe[7], i2010 Digital Libraries[8], MinervaPlus[9] ou Michael[10], on trouve un ensemble de réactions qui visent une démarche spécifique pour l'Europe de développement d'une bibliothèque virtuelle visant la numérisation et la conservation des documents. À ces mouvements, il faut ajouter les mouvements de conservation du patrimoine numérique et de sa conservation avec le projet de l'International Internet Preservation Consortium (IIPC).[11]

Face au projet Google, l'ensemble des projets européens vise : la pérennité des documents numérisés, la qualité de cette numérisation (600 ppp), l'autonomie et l'accès libre à la documentation grâce à l'implication des partenaires de plusieurs pays et bibliothèques nationales. C'est d'ailleurs dans ce cadre spécifique que la BANQ signait, il y a une année, un protocole avec un ensemble de bibliothèques francophones européennes.[12]

2. Que font les universités québécoises ?

La question est posée depuis quelques mois et même quelques années. Déjà dans les ententes TAPS et les trois premières versions du protocole de traitement touchant l'électronique, la possibilité d'un partage du traitement entre les universités des pages ou des documents électroniques présents sur l'Internet est une chose acceptée. Ainsi, s'ajoutait en 2003 le projet TRAP qui complétait les premières ententes concernant le partage du traitement des périodiques électroniques et des documents électroniques quels que soient leur taille ou le support électronique.

Déjà en 1996, d'après les analyses de Rosaire Caron reprises en 1997 dans le document de la CREPUQ intitulé : Vers une politique-cadre pour le traitement de la documentation dans les bibliothèques universitaires du Québec, il était écrit que :
«Le traitement de la documentation acquise par nos bibliothèques dérive par ses pratiques et ses règles davantage de la notion de contrôle bibliographique qu'il n'est tourné vers la satisfaction des besoins en information documentaire des usagers. Les catalogues automatisés offrent les modes d'accès traditionnels aux collections documentaires, sans vraiment encore tirer profit des capacités de l'ordinateur et des nouvelles technologies qu'il supporte. Les catalogues des bibliothèques doivent évoluer au rythme des besoins des usagers qu'ils prétendent servir. À cet égard, des efforts considérables doivent être consacrés au développement et à l'harmonisation des interfaces de recherche.»[13]
Dans ce même document, il est intéressant de retrouver la même problématique que nous retrouvons encore à l'heure actuelle. Ainsi concernant le traitement des documents électroniques et des sites Internet ou des documents électroniques que nous pouvons trouver sur l'Internet, il est dit :
«La bibliothèque doit tendre à présenter à ses usagers une vision intégrée des sources d'information documentaire susceptibles de combler leurs besoins, quels que soient le support, la forme ou la localisation.»[14]
Et plus loin :
«La bibliothèque traditionnelle peut et doit s'intégrer à la « bibliothèque virtuelle », le catalogue local devenant ainsi une des pièces essentielles d'un « système d'accès à l'information documentaire » plus vaste s'appuyant par exemple sur les sites web des bibliothèques et des universités.»[15]
Ainsi, le mandat que le Sous-comité des bibliothèques donnait à ses commettants était un mandat d'innovation. Il écrivait aussi :
«(…) il devient pertinent de consentir un effort d'organisation des sources documentaires disponibles sur Internet, en parallèle avec l'effort de développement des collections.»[16]
Les acquisitions et le choix des documents devaient s'ouvrir vers les sources d'information non traditionnelles que sont les documents électroniques, les sites Internet et autres.
«Tous les documents acquis ne doivent pas nécessairement apparaître de la même façon au catalogue de la bibliothèque et les modes de traitement peuvent varier selon les types d'usagers, les disciplines ou les types de documents.

Les méthodes de traitement doivent évoluer en fonction du développement des technologies. Au fur et à mesure de la numérisation des documents et du développement des moteurs de recherche intelligents, les bibliothèques devront intégrer des éléments de catalogage ou d'indexation automatisée.»[17]
Ainsi dès 1997, les membres de la CREPUQ s'ouvrent sur le potentiel mis en place par l'Internet et l'obligation est déjà présentée de revoir le mode de traitement des documents et même de revoir l'ensemble des pratiques du catalogage. Dans d'autres publications parues depuis ce temps, les bibliothèques universitaires du Québec ont largement discuté du rôle de l'Internet et des documents électroniques et surtout du rôle que jouent la multiplication des sources d'information et ses effets concernant l'organisation de l'accès à l'information dans la société moderne.

C'est dans ce cadre que les membres du Groupe de travail sur le traitement de la documentation de la CREPUQ ont élaboré récemment un document portant sur une [18] Politique commune pour le traitement des ressources intégratrices électroniques accessibles en ligne dans les bibliothèques universitaires du Québec. Ce document qui en complète deux autres portant sur le livre électronique et les revues électroniques est important pour la suite de notre démonstration.

Le traitement et l'incorporation de livres électroniques et de périodiques électroniques dans notre catalogue ne posent aucun problème. C'est une pratique efficiente depuis plusieurs années, dont la qualité du traitement fait l'unanimité. Par contre, la nouvelle politique propose des avenues nouvelles pour le traitement des ressources électroniques, des ressources Internet et des ressources intégratrices. Rappelons rapidement que nous entendons par ressources électroniques les documents encodés quel qu'en soit le support (disquette, cédérom, etc.); par ressources Internet nous pensons aux différentes ressources qui vont des groupes de discussion aux thèses électroniques, des babillards électroniques aux catalogues des bibliothèques, puis par ressources intégratrices nous entendons « des ressources bibliographiques auxquelles du contenu est ajouté ou dont le contenu est modifié par des mises à jour qui ne demeurent pas distinctes et qui s'intègrent entièrement dans la ressource[19]».

C'est dans ce cadre que le Groupe de travail fixe des priorités de traitement :
  1. Les ressources achetées dont l'accès est payé par l'établissement (seul ou en consortium).
  2. Les ressources d'organismes gouvernementaux et internationaux.
  3. Les ressources accessibles gratuitement et correspondant à des versions papier déjà disponibles en bibliothèque (par exemple : nouvelles éditions gratuites d'une ressource intégratrice existante en version papier).
  4. Les ressources offertes gratuitement qui possèdent une valeur scientifique, qui offrent une garantie minimale de stabilité et de durabilité et qui sont sélectionnées par un professionnel chargé du développement des collections.[20]
Il est entendu que le traitement devrait être complet selon le projet TRAP. En somme, les bibliothèques universitaires du Québec sont d'accord entre elles pour mettre de l'avant un traitement des documents tiré de l'Internet. Il s'agit maintenant de voir comment nous pouvons mettre cette pratique en place dans la conjoncture financière et, il va sans dire, avec les mêmes ressources humaines.

Il est intéressant à ce niveau d'être fonceur et de voir comment le traitement, d'une partie de l'Internet, pourrait compléter nos collections touchant la recherche, l'enseignement et la création.

3. De l'acquisition des documents électroniques au traitement

Les monographies sont choisies par les bibliothécaires de référence qui choisissent les titres. Le service des acquisitions voit, de son côté, à l'acquisition dans son sens strict commande, réception et vérification de la livraison avec la facture. Les sources qui permettent aux bibliothécaires de faire de bons choix sont multiples. Dans un premier temps, l'expertise du bibliothécaire est au centre du choix, car habituellement ce dernier a une formation dans le secteur académique dans lequel il œuvre. Ainsi, un bibliothécaire en psychologie aura habituellement une formation académique dans ce domaine. Sa formation en bibliothéconomie est un supplément à cette première formation. C'est cette formation qui prime dans son travail et qui oriente son activité.

Ces bibliothécaires suivent les développements du secteur dont ils ont la responsabilité. Ils peuvent suivre le développement du secteur en lisant les revues spécialisées, en discutant avec les professeurs ou bien en étudiant pour obtenir un diplôme supplémentaire dans le secteur où ils interviennent. Souvent un bibliothécaire de niveau universitaire cumule en plus d'une maitrise en bibliothéconomie, une seconde maîtrise dans son domaine de travail.

Dans les politiques internes du Service des bibliothèques de l'Université du Québec à Montréal (UQAM), nous trouvons une politique de développement des collections intitulée : Politique générale de développement des ressources informationnelles. Cette politique date de septembre 2003 et vise à doter « le Service des bibliothèques d'un cadre qui établisse les principes généraux présidant au développement des ressources informationnelles.[21] »

Cette politique est le cadre à l'intérieur duquel les politiques facultaires ou autres doivent limiter leur champ d'intervention. Ainsi, elle présente les grandes orientations du développement des collections que nous parlions de l'imprimé ou de l'électronique ou de tout autre type de documentation que la bibliothèque pourrait acquérir.

J'aimerais citer un long passage qui renferme les principales définitions de cette politique institutionnelle :
5.1 Collection

Ensemble de documents de même nature ou de nature diverse, portant sur un ou plus d'un sujets, réunis en un même lieu ou possédés par un organisme dans un but de conservation, d'exploitation ou de diffusion.

5.2 Ressources informationnelles

Les ressources informationnelles couvrent tout autant les collections de documents imprimés que les documents accessibles dans Internet ou tout autre type de supports.

Exemples de ressources informationnelles : livres, disques, périodiques, documents audiovisuels, bases de données bibliographiques, plein texte ou numériques, réseaux de données informatiques, etc.

5.3 Développement des ressources informationnelles

Opération qui consiste, dans une perspective de moyen et de long terme, à planifier et à équilibrer les activités d'acquisition des documents imprimés et/ou électroniques ainsi que l'accès à cette information dans le cadre des programmes d'enseignement, de recherche et de création de l'institution et selon des critères de cohérence, de pertinence et d'utilité et d'utilisation.

5.4 Niveau de développement

Degré de développement d'une collection ou d'une partie de collection défini par des caractéristiques descriptives de la nature, du contenu, de l'ampleur et de la raison d'être de la collection.

5.5 Politique de développement des ressources informationnelles par faculté/école

Énoncé des principes et des critères régissant le développement des collections en fonction des sujets et des champs d'étude et de recherche des départements d'une même faculté ou école.[22]
Dans le cadre de notre questionnement, cette politique renferme les grandes lignes qui peuvent nous guider pour l'avenir, car cette politique institutionnelle de l'UQAM est semblable à celle des autres services des bibliothèques[23]. Par contre, nous n'avons pas dans ces définitions de critère de sélection à proprement parler. Ces derniers nous les retrouvons surtout dans les politiques facultaires. Mais des paramètres généraux sont présents. Le premier, et sans aucun doute le plus important, la politique d'acquisition doit se conformer à l'enseignement et à la recherche pratiquée dans notre université. Acquérir un document, tel que soit son support, vise à répondre à un besoin précis de la mission de l'établissement. Il faut aussi une certaine cohérence dans les acquisitions et le développement des collections. Ces diverses politiques mettent l'accent sur la langue d'enseignement de l'université qu'est la langue française ou anglaise, selon le cas. Mais, même du côté des universités francophones, étant sur un continent majoritairement anglophone, les acquisitions s'effectuent dans cette seconde langue ceci de manière particulière. Les universités se limitent habituellement aux nouveautés en suivant de près les publications de type scientifique. Un dernier point est très important, c'est celui du niveau de développement de la collection. Le niveau de développement des collections joue un double rôle : il nous sert dans l'analyse des besoins documentaires, mais il est aussi très important dans l'évaluation des collections. Cet outil doit, de manière permanente, servir de fondement pour l'analyse du niveau de profondeur qu'une collection doit atteindre. Ce niveau de profondeur est relatif au type de diplomation que propose l'université. Ainsi, si un programme ne vise qu'une formation de niveau certificat, les acquisitions se restreindront à une collection d'un niveau introductif. Dans le cas contraire, si un programme reçoit et diplôme des étudiants au niveau doctoral, la collection devra être alors beaucoup plus développée, on parlera même de collection encyclopédique à ce niveau de développement[24].

a. Qualité des sites Internet et des documents

Dans le cadre de notre texte, deux choses doivent encore faire l'objet d'une analyse plus approfondit. Les documents sur Internet, comme ceux imprimés, ne sont pas égaux et ne répondent pas toujours aux exigences des études et de la recherche universitaires. Bien que cette remarque paraisse pour plusieurs comme étant élitiste, il est vrai que nous devons tenir à une certaine qualité quant aux connaissances véhiculées dans les documents que nous acquérons. Les sites Internet et l'information qu'ils contiennent sont de qualité inégale. C'est donc important que le choix des documents électroniques en provenance de l'Internet doive être analysé de manière aussi sérieuse que la documentation imprimée ou provenant d'une autre source.

b. Problématique du droit d'auteur

Un autre point devra faire l'objet de vigilance, c'est la question du droit d'auteur. Ce n'est pas la gratuité d'un document et sa disponibilité sur Internet qui impliquent que ce document est un document libre de droit. La plupart des documents sur Internet demeurent sous l'emprise de droit d'auteur. Quelques cas seront exempts de droit d'auteur. Les cas les plus connus sont les documents identifiés à la norme : Copyleft ou Creative Commons, qui propose divers modes de droit qui s'échelonnent du « tous droits réservés à l'accès libre »[25]. Il faut prendre conscience que chacun des cas devra être traité individuellement. Aucune politique ou stratégie ne peut être proposée comme étant la seule démarche applicable. Il faut faire très attention à nos politiques concernant le téléchargement des documents électroniques. Par exemple, il est commun de croire que les publications gouvernementales sont libres de droits d'auteurs. Pourtant le gouvernement du Québec conserve l'ensemble des droits sur ses publications[26] et gère de manière très restreinte les droits de reproduction et de téléchargement. Du côté des publications sous l'égide du gouvernement fédéral, la situation n'est pas différente car, même en conservant ses droits, le gouvernement fédéral consent à la reproduction des œuvres, avec mention des sources, sur demande, auprès des instances gouvernementales.

«Le droit d'auteur de la Couronne protège les œuvres de nature littéraire, dramatique, musicale ou artistique qui ont été créées sous la direction et la surveillance du gouvernement du Canada. Il est nécessaire d'obtenir une permission ou une licence pour reproduire, réviser, adapter, modifier, traduire, publier, commercialiser, distribuer ou vendre une œuvre du gouvernement du Canada, sur quelque support que ce soit et à quelque fin ou utilisation finale que ce soit. Les particuliers, établissements d'enseignement, entreprises et gouvernements du Canada et de l'étranger doivent transmettre leurs demandes d'utilisation des documents protégés par le droit d'auteur du gouvernement du Canada au bureau du Droit d'auteur de la Couronne et octroi de licences.
Les permissions ou les licences peuvent être accordées à une ou plusieurs fins et pour des durées et des territoires différents, ces conditions déterminant le type de permission ou de licence accordée.» [27]
Ainsi, l'accès aux sources gouvernementales et à l'ensemble des sources disponibles sur Internet est assujetti à la loi concernant le droit d'auteur. À ce titre, il est clair que tout téléchargement doit et devra faire l'objet d'une demande particulière auprès de l'auteur, que ce soit un individu, une personne morale ou un organisme privé ou gouvernemental.

4. Critères de choix des documents retenus

Le premier critère est celui de la qualité du produit et de l'adéquation avec l'enseignement et la recherche d'une université particulière.

En se basant sur l'expérience acquise depuis plusieurs années, le choix des documents électroniques de type WEB devrait reposer sur l'hypothèse que ces documents sont un complément aux publications imprimées et électroniques acquises auprès d'éditeurs commerciaux. Par exemple, nous pouvons penser que dans le cas de l'histoire médiévale, nous pourrions à nos publications commerciales ajouter les documents présents sur Internet. Plus spécifiquement, des liens pourraient être ajoutés à notre catalogue en guise de compléments aux documents déjà présents. Voici quelques exemples de documents que nous pourrions ajouter dès maintenant à nos publications :

  • GLIMPSES OF MEDIEVAL LIFE: Selections from the famous Luttrell Psalter de la British Library http://ttp.bl.uk/collections/treasures/luttrell/luttrell_broadband.htm?top
  • Database of Bookbinding (British Library et Nationale bibliotheek van Nederland) http://www.kb.nl/hrd/digi/digdoc-en.html
  • * The Online Medieval and Classical Library (OMACL) http://omacl.org/ (Maintenu entre autre par Roy Tennant, Berkeley Digital Library SunSITE offers The Online Medieval and Classical Library.)
Au sujet de la Révolution française, nous pourrions ajouter les sites suivants :
  • Imaging de French Revolution: http://chnm.gmu.edu/revolution/imaging/
  • Liberty, Equality Fraternity: Exploring the French Revolution http://chnm.gmu.edu/revolution/
Bien que ces exemples puissent être multipliés, ces ajouts à notre catalogue doivent se faire selon certains critères qui nous reste à présenter.

Premier critère : les documents retenus doivent être un complément à la collection déjà présente à la bibliothèque. De plus, ces documents seront analysés selon les mêmes critères des choix de documents imprimés et électroniques.

Critères
  • Compléments à la collection actuelle
Commentaires
  • Les documents répertoriés devraient être des compléments à la collection actuelle d'un secteur particulier.
  • Dans cet esprit, il serait bon d'identifier les secteurs et programmes qui pourraient faire l'objet d'un complément de collection avec l'aide de l'Internet.
Sources dont l'éditeur est reconnu par la qualité de son travail d'éditeur
  • Nous pensons ici à des éditeurs liés à des publications savantes ou producteurs de connaissances comme les bibliothèques nationales et les groupes de recherche connus du secteur universitaire.
Mise à jour des sites fréquents. Que le site soit en développement permanent.
  • Quel que soit le sujet du site, que ce dernier soit en développement permanent et qu'il suive l'évolution du savoir lié à son secteur d'intervention.
État des outils, des méthodes et de l'accès ouvert, tant au niveau des technologies que des standards utilisés.
  • Au niveau des technologies utilisées, nous favorisons les technologies dont la conservation et la qualité de réalisation sont garanties au niveau de la pérennité des documents et de la technologie utilisée elle-même.
Voir Annexe 1 pour plus de détail sur les conditions d'évaluation d'un site Internet.

Nous croyons aussi important de reprendre les critères de la Bibliothèque et Archives Canada concernant les Politiques et directives relatives aux publications électroniques diffusées en réseau. Ce document date de 1998 mais ne perd pas de son actualité[28].

Dans ce rapport, la BAC reprend la proposition de la DBerkeley Digital Library SunSITE. [29] Ainsi : « La Bibliothèque nationale cotera sa collection électronique en fonction de trois niveaux, soit : Archivé, Versé et Lié.»[30]

Par archivé, la BAC entend un document qui est traité de manière permanente, il s'inscrit dans les règles de conservation de la bibliothèque. Par versé, la BAC entend :

La publication est intégrée ou versée sur le site de la Bibliothèque nationale mais cette dernière ne s'est pas (pour le moment) engagée à en assurer l'accessibilité de façon permanente, comme dans le cas de ses documents « archivés ».

Puis par lié, elle soutient que ce document est hébergé sur un autre serveur que celui de la bibliothèque. Ainsi, la notice bibliographique est liée avec le document. Ce dernier n'étant pas sur un serveur local.

Nous proposons donc ceci :

Archivé : Le document fera l'objet d'un hébergement sur un ordinateur local.

Les droits pour cet hébergement seront demandés à l'auteur de ce document (libération du droit d'auteur).

Versé : Ce niveau de lien sera traité comme le suivant. Nous parlons ici de document dont le contenu est mouvant, en perpétuelle mise à jour.

Lié : Nous donnerons ce niveau de traitement à tout document dont les droits ne pourront pas être obtenus.

Rappelons que les choix des sites ou des documents retenus seront effectués par les bibliothécaires de référence. Les mêmes critères d'évaluation et l'application de ces critères seront une de leur tâche principale.

5. Vers une nouvelle étape de la réalisation de la bibliothèque virtuelle

Dans un texte très important datant de plus de 10 ans, The Digital Library: Myths and Challenges[31] de Terry Kuny et de Gary Cleveland, nous lisons :
«If librarians and information professionals are going to progress into the 21st century then a clear and effective “digital library” model for library services and development will be increasingly important. An increasingly complex technological, social, legal, and economic environment defines many boundaries within which “digital library” services will evolve. Librarians may discover that “libraries-without-walls” are actually only libraries with new walls¾technologically bounded, legally restricted, and administratively hamstrung. The “digital library” may be equally impenetrable and as profoundly limiting to their patrons as the physical library which techno-pundits would suggest digital collections are intended to replace.»
Nous croyons effectivement qu'il faut participer activement à la réorientation de la bibliothèque comme lieu. Nous devons construire et orienter nos projets vers les usagers et les demandes et pratiques de ces derniers. Récemment nous avons travaillé sur ces questions en observant le contenu de quelques congrès européens. Nous avons été très étonnés de la richesse et de l'évolution rapide que semble prendre l'idée de la bibliothèque hors de murs proposée il y a plus de dix ans par Kuny et Cleveland. Surtout que ce projet est déjà bien engagé et que de l'avis d'une grande partie de nos clientèles, selon l'enquête LibQual de ces dernières années, la demande pour faire « sauter les murs » s'accompagne d'une demande de « modification du rôle de la bibliothèque ». Ainsi, il n'est pas question de fermeture des bibliothèques, mais d'une restructuration des activités et de la structure physique de celles-ci et, plus fondamentalement, d'une modernisation de ses outils de transmission de la connaissance.

Ainsi, sur le site ABES, Agence bibliographique de l'enseignement supérieur, organisme du réseau universitaire français, lors de la sixième journée ABES, nous avons eu accès à une présentation qui nous a aidés dans notre démarche actuelle. La présentation de M. Elmar Mittler, de quelque 100 fiches, dresse un bilan intéressant des projets européens de bibliothèques hors des murs. Ainsi, une liste de propositions est présentée dans ce document nous les résumons rapidement ici. L'idée de la bibliothèque comme « GUIDE » de la clientèle et du transfert des compétences informationnelles; la perception de la bibliothèque comme un RÉSERVOIR d'information et d'outils; la bibliothèque comme LIEU dans laquelle des zones de silence, d'interaction et de travail se côtoient. En fait, cette nouvelle structure doit être accompagnée de nouveaux outils, qui appliquée au monde des bibliothèques sera une petite révolution[32]. Selon M. Mittler, nous pouvons reconnaître ainsi la situation des bibliothèques de recherche telle qu'elle s'oriente présentement :



Tiré de la présentation de Elmar Mittler.

C'est dans ce cadre que nous désirons revenir sur la question de l'intégration de la bibliothèque dans l'université à partir des projets nombreux d'open acces et d'accès à la diffusion des formations concernant les compétences informationnelles. Les bibliothèques du Québec ont mis en place des ateliers de formation documentaire depuis quelques années. Des outils comme Infosphère à l'UQAM ont marqué le pas vers le service à la clientèle. De passive envers ses usagers, la bibliothèque s'est mise en marche pour former ces derniers aux nouvelles technologies (formation documentaire). Cette clientèle est en train de changer, elle n'est plus en apprentissage des nouvelles technologies, elle les transcende. La clientèle des bibliothèques, malgré certaines lacunes et connaissances superficielles des outils de recherche documentaire, est beaucoup plus autonome par rapport à l'informatique et est davantage préparée devant l'explosion des supports de l'information et de sa diffusion anarchique. De plus, certains collèges offrent des formations spécifiques en formation documentaire, formation qui pourrait faire l'objet d'un développement à l'ensemble des collèges du Québec[33].

À l'hypothèse que les étudiants cherchent sur Internet avant d'utiliser le catalogue de leur bibliothèque, il faut convenir que les outils de recherche bien utilisés permettent un accès à une foule d'informations légitimes. La plupart des documents que nous trouvons sur le net sont identifiables et nous pouvons les rejeter ou les inclure dans une démarche d'enseignement et de recherche.

Ce qu'il ne faut pas oublier, c'est que ce mouvement peut prendre plusieurs chemins. Si le traitement traditionnel est trop coûteux en ressources, nous pouvons regarder du côté de l'importation de ces notices en utilisant d'autres technologies. Nous pensons à Data Fountains ou tout autre logiciel de ce type dont l'implantation est largement analysée dans le texte de Steve Mitchell[34]. La solution pourrait aussi prendre la forme d'implantation d'un logiciel de recherche fédérative comme dbWiz[35], implanté à Simon Fraser[36] en Colombie Britannique, ou LibraryFind fonctionnel à la Oregon State Universities[37] par exemple.

Nous sommes conscients que nous ne répondons pas à l'ensemble de la problématique du traitement des informations qui sont disponibles sur l'Internet. Mais, par-dessus tous les débats et les solutions que nous mettrons en place, il faut se souvenir que toutes nos actions sont des actions en constante évolution.

Annexe 1

Tiré de INSA : http://docinsa.insa-lyon.fr/sapristi/index.php?rub=1004

Évaluation de l'information présente sur Internet

Les informations disponibles gratuitement sur Internet sont rédigées par des producteurs de sites Web qui travaillent en conscience (ou pas !) et sous leur responsabilité … mais sans garantie particulière vis-à-vis de leurs lecteurs. La validité de l'information proposée n'est donc aucunement garantie. Par contre, quand les services sont payants, la responsabilité du producteur ou de l'éditeur est engagée. Examinons quelques-uns des critères à prendre en compte pour valider un document issu d'Internet. Cette grille d'analyse pourra être appliquée à d'autres contextes.

Grille d'évaluation

Contenu

  • Quelle est l'audience ?
  • Quel est le but du site et que contient-il ?
  • Quel est le niveau d'exhaustivité, de précision et d'exactitude des informations proposées ?
  • Les sources utilisées pour rédiger les documents sont-elles identifiées et citées suivant les normes internationales (voir notre Guide des citations)
  • Les documents sont-ils rédigés dans une langue correcte (orthographe et grammaire) ? Cette question, qui peut paraître subalterne, révèle si les documents ont été relus par une tierce personne et si la responsabilité d'une organisation sérieuse est engagée.
  • Les graphiques et schémas sont-ils clairement présentés, avec indication de la signification des axes, des séries?
  • À propos des liens proposés par le site :
  • Comment sont-ils choisis ? sont-ils évalués ?
  • Sont-ils en cohérence avec le contenu du site ?
  • Sont-ils relativement exhaustifs sur le sujet ou sont-ils seulement indiqués à titre d'exemple ?
  • Mènent-ils tous à bon port ? En d'autres termes, y a-t-il un contrôle périodique (et indiqué) de la validité des liens proposés ?
  • Qu'apporte ce site par rapport à d'autres sources d'informations disponibles sur internet et ailleurs ? (Vous pourriez avoir besoin de documentalistes pour cela. L'équipe de Doc'INSA se tient à votre disposition. )
  • Quelle est la “fraicheur” de l'information proposée :
  • Y a-t-il une indication claire de la date à laquelle les documents ont été rédigés ?
  • … de la date à laquelle ils ont été publiés pour la première fois ?
  • … de la date à laquelle l'information a été mise à jour ?
  • Y a-t-il d'autres indications qui montrent que l'information est constamment tenue à jour ?
  • L'information est-elle fournie gratuitement, comme un service à la communauté ?
  • L'information est-elle accompagnée de publicités sur le sujet ? Ces publicités sont-elles clairement séparées du contenu des documents ?
  • Le site propose-t-il un corpus cohérent et complet, ou bien est-il encore “en construction” ?
  • Existe-t-il une version papier des documents proposés par le site ? De même version ?
L'organisation
  • L'organisation est-elle clairement nommée ? Peut-on la contacter par téléphone ? Par voie postale ? Par courrier électronique ?
  • Y a-t-il un moyen de vérifier le sérieux de l'organisation si elle n'est pas connue ?
  • L'information est-elle clairement protégée par un copyright ? Qui détient les droits ?
  • Dans l'URL du document, l'hôte (la partie située avant le troisième “/” dans l'adresse) permet-il d'accéder à la page d'accueil de l'organisation ?
Exemple : la page index.php a pour hôte le serveur http://docinsa.insa-lyon.fr/ qui est la page d'accueil du portail documentaire de Doc'INSA
  • Cette organisation est-elle connue pour être compétente dans ce domaine ?
L'auteur
  • Qui est l'auteur du document ?
  • L'auteur est-il reconnu dans cette discipline ?
  • S'il ne l'est pas :
  • Est-il cité par quelqu'un de reconnu ?
  • Le document est-il cité par un autre document fiable ?
  • Le document que vous consultez contient des éléments bibliographiques qui identifient clairement la situation professionnelle de l'auteur et l'organisme pour lequel il travaille ?
  • Vous trouvez au moins une adresse, un numéro de téléphone ou un Mél par lesquels vous pouvez contacter l'auteur et demander plus d'informations sur ses travaux et sur le sérieux de son passé scientifiques.
  • Les pages web font-elles partie du site personnel de l'auteur (l'URL contient le symbole ~, la page d'accueil pointe vers des photos de famille …)
Autres critères …

Le point de vue exprimé par l'auteur
  • L'auteur s'exprime-t-il en son nom propre ou en celui de l'organisation ?
  • L'organisation ou l'auteur ont-t-ils intérêt à ce qu'une solution s'impose face à d'autres ?
  • Les documents présentent-ils des produits et services vendus par l'organisation ?
Connaissance de la littérature existante sur le sujet par l'auteur
  • Le document inclut-il une bibliographie ? Est-elle correctement rédigée ?
  • L'auteur attribue-t-il correctement les informations qu'il cite ?
  • L'auteur utilise-t-il des théories et se réfère-t-il à des écoles de pensées appropriées pour le sujet ?
  • Si l'auteur introduit une nouvelle théorie ou une nouvelle approche du problème, en définit-il la validité et les limites ?
  • Si le sujet est controversé, l'auteur le mentionne-t-il ?
Possibilité de vérifier les détails
  • La méthode de collecte des données est-elle explicitée de manière suffisamment claire pour que les campagnes d'essais soient réitérées ?
  • Cette méthodologie est-elle adéquate pour le sujet abordé ?
  • L'auteur s'appuie-t-il sur des données qui ont été publiées par aillleurs ?
Voici quelques références bibliographiques qui ont servi à composer ce document :

Alexander, J., Tate, M. Checklist for an Informational Web Page. How to Recognize an Informational Web Page [On-line]. Pennsylvanie : Widener University / Wolfgram Memorial Library, Oct. 1997 [visité le 16.03.98] Disponible : URL : http://www2.widener.edu/Wolfgram-Memorial-Library/webevaluation/inform.htm

Grassian, Esther. Thinking Critically about World Wide Web Resources [On-line]. UCLA College Library, Nov. 1997 [visité le 16.03.98] Disponible : URL : http://www.library.ucla.edu/libraries/college/instruct/critical.htm

Kirk, Elizabeth. Practical Steps in Evaluating Internet Resources [On-line]. Johns Hopkins University. Milton S. Eisenhower Library, Oct. 1997 [visité le 16.03.98] Disponible : URL : http://milton.mse.jhu.edu:8001/research/education/practical.html>

Kirk, Elizabeth. Evaluating information found on the Internet [On-line]. Johns Hopkins University. Milton S. Eisenhower Library, Mar. 1998 [visité le 16.03.98] Disponible : http://milton.mse.jhu.edu:8001/research/education/net.html>

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter une page de liens sur le sujet, proposée par The World-Wide Web Virtual Library :

Smith, Alastair. Evaluation of information sources [On-line]. Mar. 1998 [visité le 19.03.98] Disponible : URL : http://www.vuw.ac.nz/~agsmith/evaln/evaln.htm


NOTES

[1] On parlera de téléchargement vers l'aval ou de téléchargement vers l'amont selon le cas. Dans ce premier cas, le téléchargement vers l'aval implique qu'un fichier est téléchargé d'un site Web à un ordinateur local, à l'inverse d'un téléchargement vers l'amont qui implique alors que le fichier est envoyé vers un serveur. Dans le cas qui nous préoccupe ici les deux types de téléchargement sont impliqués.

[2] OCLC, Perceptions of Libraries and Information Resources, 2005.

[3] Xiaotian Chen; MetaLib, WebFeat, and Google: The strengths and weaknesses of federated search engines compared with Google in Online Information Review, 2006. Vol. 30 Issue: 4, pp. 413 - 427. Bell, S. (2005), Submit or resist? Librarianship in the age of Google, American Libraries, Vol. 36 No.9, pp.68-71. Fryer, D. (2004), Federated search engines, Online, Vol. 28 No.2, pp.16-19. Tennant, R. (2005), Is metasearching dead?, Library Journal, Vol. 130 No.12, pp.28.

[4] EDNER, Project (2002). How students search: information seeking and electronic resource use, Issues Paper 8. http://www.cerlim.ac.uk/edner/ip/ip08.rtf [Consulté le 16 juillet 2007]

[5] Quand Google défie l'Europe : Plaidoyer pour un sursaut, Essai, Milles et une nuit, Paris, 2005, 114 pages.

[6] Parmi ces derniers nous retrouvons l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, le Danemark, l'Espagne, l'Estonie, la Finlande, la France, la Grèce, la Hongrie, l'Irlande, l'Italie, la Lituanie, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Pologne, la République tchèque, la Slovénie, la Slovaquie et la Suède. L'Angleterre, le Portugal, Malte et Chypre ont donné leur accord verbal ou apportent un soutien explicite à l'initiative sans toutefois avoir encore signé officiellement la déclaration d'intention à la date d'aujourd'hui.

[7] Voir le site : http://ec.europa.eu/information_society/eeurope/2005/index_en.htm

[8] Voir le site : http://ec.europa.eu/information_society/eeurope/i2010/index_en.htm

[9] Voir le site : http://www.minervaeurope.org/whatis/minervaplus.htm

[10] Voir http://www.michael-culture.org/fr/home

[11] Voir http://netpreserve.org/about/index.php

[12] N'oublions pas que Bibliothèque et archives nationales du Québec (BANQ) participe à ce projet. Voir le communiqué de 2006 Communiqués archivés de BANQ : Signature d'un accord-cadre entre Bibliothèque et Archives nationales du Québec et la Bibliothèque nationale de France [http://www.banq.qc.ca/portal/dt/a_propos_banq/communiques/archives/ com_2006_08_22.jsp] consulté le 12 mars 2008.

[13] CREPUQ, préparé par le Sous-groupe de travail de réflexion et d'orientations sur une politique du traitement de la documentation et soumis par le Groupe de travail sur le traitement de la documentation au Sous-comité des bibliothèques Vers une politique-cadre pour le traitement de la documentation dans les bibliothèques universitaires du Québec. Janvier 1997 [http://www.crepuq.qc.ca/documents/bibl/pol_traitdoc/politiquecadre.pdf] consulté le 12 mars 2008.

[14] Idem.

[15] Idem.

[16] Idem.

[17] Idem. Ce commentaire est le même que nous trouvons quelques années plus tard dans l'étude de Barbara Susana Sanchez Vignau et Ileana Lourdes Presno Quesada intitulée : Collection Development in a digital environment: an imperative for information organizations in the twenty-first century dans lequel ils écrivent : «it can be concluded that a digital collection is the gathering of digital contents represented in different formats that are selected, evaluated and organized to be part of the information of a digital library. (…) This affirmation reaffirms the transition from the traditional Collection Development to a digital and interconnected environment. The essence does not get lost in any moment; it only gets to a larger stage.» publié in Collection Building, 25/4, 2006, p. 140.

[18] Politique commune pour le traitement des ressources intégratrices électroniques accessibles en ligne dans les bibliothèques universitaires du Québec. Groupe de travail sur le traitement de la documentation du Sous-comité des bibliothèques. Adoptée par le Sous-comité des bibliothèques le 15 mars 2007. Ce document complète ceux concernant le livre électronique et les revues électroniques de la CREPUQ. Par le fait même cette nouvelle politique rend caduque celle intitulée : Politique commune pour le traitement des ressources Internet dans les bibliothèques universitaires du Québec qui datait de l'année 2000.

[19] Politique commune pour le traitement des ressources intégratrices…, op. cit. p. 4.

[20] Idem. p. 5

[21] Disponible sur le site du Service des bibliothèques de l'UQAM : http://www.bibliotheques.uqam.ca/informations/a_propos/politiques/Politique_generale.html#3

[22] Idem.

[23] Voir par exemple la politique de l'Université McGill, nous devrions dire les diverses politiques de McGill. Ces politiques sont départementales, un choix des plus logique. À l'Université de Montréal, la politique est aussi départementale ainsi que la gestion des budgets d'acquisition. Pour McGill voir le site : http://www.mcgill.ca/library-using/policies/collection/#SUBJECT

[24] Voir par exemple : http://www.mcgill.ca/library-using/policies/collection/levels/ de l'Université McGill. Ces critères sont en application dans l'ensemble des établissements universitaires en Amérique du Nord et en Europe.

[25] Pour en savoir plus long sur le Copyleft il faut consulter entre autre : http://www.gnu.org/copyleft/copyleft.fr.html. Pour le Creative Commons voir : http://fr.creativecommons.org/

[26] Normes en matière d'acquisition, d'utilisation et de gestion de droits d'auteurs des documents détenus par le gouvernement, les ministères et les organismes publics désignés par le gouvernement. Loi sur les services gouvernementaux aux ministères et organismes publics (L.R.Q., c. S-6.1, a. 2, par. 6°) Loi sur le ministère de la Culture et des Communications (L.R.Q., c. M-17.1, a. 14, par. 10°) http://www.droitauteur.gouv.qc.ca/images/normesauteur.pdf Consulté le 18 juillet 2007.

[27] Voir le site suivant concernant la pratique en cours pour le gouvernement du Canada : http://publications.gc.ca/helpAndInfo/cc-dac/permissions-f.html

[28] Politiques et directives relatives aux publications électroniques diffusées en réseau. Octobre 1998. Groupe de coordination des collections électroniques Bibliothèque nationale du Canada

[29] Digital Library SunSITE Collection and Preservation Policy. Berkeley Digital Library SunSITE. 1996. URL: http://sunsite.berkeley.edu/Admin/collection.html

[30]

[31] Terry Kuny; Gary Cleveland; The Digital Library: Myths and Challenges. Paper delivered at the 62nd IFLA General Conference - August 25-31, 1996. PDF: http://www.ifla.org/IV/ifla62/62-kuny.pdf

[32] Les bibliothèques - infrastructure globale de l´information Présentation de Elmar Mittler http://www.abes.fr/abes/documents/reseau/journees_reseau/07_01_E_Mittler_corrig%E9.pdf

[33] Le Collège Lionel-Groulx offre depuis quelques années un cours Internet et document dont l'objectif est de préparer les étudiants et étudiantes à l'autonomie au niveau de la recherche documentaire.

[34] Steve Mitchell « Machine Assistance in Collection Building : New Tools, Research, Issues and Reflections » in Information technology and Libraries, December 2006, pp. 190-216.

[35] http://dbwiz.lib.sfu.ca/dbwiz/

[36] http://www.lib.sfu.ca/ Par contre nous ne pouvons pas avoir un accès sans être identifier au système. Voir aussi http://dbwiz.lib.sfu.ca/cgi-bin/dbwiz/dbwiz2.pl pour essayer ce produit. De plus COPPUL (Council of Prairie and Pacific University Libraries) fait la promotion et aide au développement de plusieurs logiciels open source. Voir la section reSearcher du site de COPPUL http://researcher.sfu.ca/ .

[37] Voir le site de la bibliothèque de l'Oregon State University : http://library.oregonstate.edu/ . Surtout voir la possibilité d'interroger le catalogue en choisissant des « options de recherches » selon le type de documents (gouvernementaux, etc.) ou d'autres catalogues de bibliothèques ou les bases de données commerciales comme Ebsco, ProQuest etc. simultanément.